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CINEMA - Bye bye, teenagehood (Avengers : Endgame, 2019)



2019, c’est un peu comme mon Arc Shonen. Celui où je réalise mes erreurs une fois avoir perdu à plates coutures, remontant la pente en acceptant mon passé après moult flashes-back douloureux. Ce moment cliché où je réalise que mes amis sont ma force, et que le véritable antagoniste ayant bousillé les montagnes russes de mon existence, ce n’est que moi.

J’ai débuté l’année de manière réellement optimiste. Des rencontres m’ont permis de repousser ce qui demeurait toxique pour moi, de nouveaux démons à combattre ont pris place tout comme de nouveaux proches rassurants, m’aidant à polir mes armes contre l’obscurité qui me cache encore un peu la vue. J’ai pu sortir en grande partie de ma dépression et j’ai continué de regarder à moi. Ni derrière, ni trop loin. Parfois, je me dis que j’ai énormément avancé par rapport à ces derniers mois. Je ne suis plus réellement la même. A d’autres moments, je stagne. Les chaînes que je n’ai pas encore réussies à briser me bloquent le chemin. Pourtant je suis là, optimiste, continuant mon processus de deuil avec une grande part de tout ce qui a forgé ma vie jusqu’ici. Je rejoue à des jeux m’ayant marqué au lycée, je revois des films et des animes qui m'ont appris de grandes leçons pour ce que je suis maintenant… 2019 est clairement mon année de rédemption, de renouveau.

C’est avec ces objectifs en tête que je suis allée voir Avengers : Endgame. Faisant des études de cinéma, je suis devenue un peu plus tatillon avec ce que je regarde, tout en restant (trop) bon public. J’avais un peu peur d’aller à cette séance, pour être honnête. J’entends beaucoup d’élèves de ma promo cracher sur les blockbusters comme des étrons polluant toute l’industrie du cinéma. Certains diront qu’ils n’ont pas entièrement tort : on manque d’esprit artistique dans ce genre de longs-métrages. Or, il y a une certaine aura émanant de tout le Marvel Cinematic Universe. Plus d’une vingtaine de films ont suivi toute mon adolescence, du premier Iron Man ou Captain America jusqu’aux Gardiens de la Galaxie. Un réel schéma de connexion entre tous ces films s’est créé, s’alimentant au fur et à mesure des années pour finalement devenir un lore complet, s’arpentant à ce que les comics faisaient déjà depuis quelques temps. Cette aura, elle a suivi n’importe quel individu s’intéressant à notre génération, qu’on apprécie le genre ou non.

(source photo : Marvel)

Pour ma part, j’ai suivi le MCU parce que mon père a toujours aimé ça. Depuis petite, il allait au cinéma pour se délecter de toutes ces scènes d’actions. Non pas parce qu’il est féru de cinéma, bien au contraire. Il « aime juste quand ça fait boom ». Du coup, j’ai appris à aimer quand ça fait boom, moi aussi, tout en me penchant de manière plus sérieuse sur l’art cinématographique en général. J’étais aux premières loges pour les Iron Man, ou le tout premier Avengers, aussi mauvais soient-ils pour certains. Ce fut donc aussi le cas pour Endgame. En regardant le film, j’ai trouvé qu’il était doté de défauts bien trop gros pour être un film objectivement bon : un rythme inégal, des personnages sous voire pas du tout exploités ou excessivement mal écrits, des facilités scénaristiques qu’on aurait pu accepter si elles n’étaient pas complètement tirées par les cheveux, des clichés dans les scènes d’action qui peuvent totalement gâcher l’émotion désirée pour le spectateur, un manque d’importance dans la bande-son… Ces details font grincer des dents. Surtout lorsque l'on suit l’aventure de tout ce beau monde depuis si longtemps.

Malgré tout, j’ai adoré ma séance.

J’ai adoré, parce que la gamine que j’étais a pété un câble devant Endgame. Elle a vu ce qu’elle aurait sincèrement voulu voir avec son père lorsqu'ils faisaient encore les sorties de tous les films Marvel ensemble. Une bataille finale incroyable et mémorable, une belle conclusion pour ses personnages préférés (mention spéciale à Steve Rogers envers qui j’ai toujours eu un crush inavouable), des plans sincèrement beaux et très bien pensés, et de la bataille qui fait plus que boom : ça fait KABOOM. Il s’agit du blockbuster qui clôture d’une manière sincère et émouvante toute une série de films à gros budgets, une réelle expansion de l’univers Marvel et tout ce que mon adolescence a adoré manger sans aucune modération, même si j’ai quand même vachement honte du capitalisme. Voir tous ces acteurs, dont Robert Downey Jr. qui m’a vraiment impacté en tant que personne lorsque je grandissais encore, tourner une dernière fois en communauté pour un final historique m’a fait verser beaucoup, beaucoup de larmes.

Alors oui, Endgame n’est clairement pas un chef d’œuvre. Loin de là. Cependant, il est la preuve, une fois de plus, que l’on doit dire au revoir à une part de notre vie, de manière douce-amère. Cette fois, c’est à mon adolescence que je dois faire un dernier signe de la main. Ce fut un plaisir de voir ça au cinéma, avec tant d’excitation. Merci à vous, Marvel Studios, et surtout à vous, Stan Lee.


Sur ce, je continue 2019. 

- Melia
(source photo : Marvel)

P.S : donne-moi ton num Steve stp

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