Sincèrement, il y a longtemps que je voulais écrire sur ce sujet, sans trop savoir comment m'y prendre ni par quoi commencer. Le début, c'est toujours le pire moment pour moi. Déjà, parce qu'il est obligatoire de réfléchir à tout ce qui m'empêche de me lancer : Est-ce que c'est intéressant ? Comment vas-tu t'y prendre ? Si tu n'y réfléchis pas assez, est-ce que cela va forcément être mauvais ?
Puis, en luttant contre toutes ces pensées et ces peurs de faire le grand saut, je n'écris ou ne publie rien. Depuis plus de trois ans.
Pourquoi continuer à lutter à faire ce que j'aime, que ce soit l'écriture, le chant, la littérature ou encore le dessin, si c'est pour s'arrêter par peur de ne jamais être assez ? Par peur de ne jamais trouver satisfaction ?
C'est de cette manière que mon cerveau - et tous les problèmes qui vont avec - a décidé que le début, c'est effectivement toujours le pire moment pour moi. Avec cette difficulté là, je bloque beaucoup de portes et d'envies qui brûlent d'être ouvertes. Comment en suis-je arrivée ici, à craindre n'importe quel processus et ne jamais rien faire alors que je veux tout ?
Au final, qu'est-ce qui a allumé ce brasier dans ma poitrine ? Pourquoi est-ce que je suis autant passionnée malgré un TDAH capricieux et une peur de performance ?
Un voyage dans le passé s'impose, dans les années 2000. Petite moi, une télé cathodique dans ma chambre, la Nintendo 64 sur le meuble à gauche et la Super Nintendo à droite. Encore trop jeune pour réellement comprendre comment elles fonctionnent, je regarde mes parents et ma grande soeur se passer la manette à tour de rôle et se tirer les cheveux pour réussir un donjon, battre un boss, et continuer l'aventure. Si ce n'était pas Super Mario 64 ou Mario All-Stars dans les consoles, c'était ce qui m'a grandement amené à écrire cet article aujourd'hui, la veille de mon anniversaire et quelques jours avant la sortie du nouvel opus de la saga.
The Legend of Zelda fait depuis lors partie intégrante de ce qui m'inspire quand j'entends la définition du mot jeu vidéo. C'est ce pourquoi j'ai décidé de prendre la manette à mon tour et de ne jamais la lâcher. Et si cela arrive, ce n'est que pour passer au clavier et à la souris.
Il y a, dans mon esprit, un lien étroit avec l'innocence de mon enfance et les Zelda. C'est mon premier vrai contact conscient avec un médium artistique, mon premier véritable intérêt spécifique en tant que personne autiste, ma première évasion dans l'imaginaire et dans l'aventure que l'art peut nous faire ressentir de chez nous.
Avec cette passion naissante pour le jeu vidéo et ce besoin de décortiquer tout ce que je pouvais obtenir de la licence ont suivi mon amour pour la musique, l'écriture, et l'invention d'histoires. Chaque sortie d'un nouveau jeu était un événement. Même si ma famille, elle, avait arrêté de jouer, j'avais repris le flambeau sans avoir aucune once de peur de plonger dedans la tête la première. Zelda, c'est l'insouciance, le plaisir pur de jouer, d'être passionné, de rêver.
Malheureusement, on grandit. On devient adulte, on découvre nos faiblesses, on se blesse à cause de la vie, on remarque notre différence avec le reste du monde. Du moins, c'est ce qu'on nous oblige à croire. Et cette insouciance se perd, même si on s'y accroche aussi fort qu'on le peut.
Zelda me permet de me souvenir d'elle. Je ne pourrai jamais la récupérer, certes, mais je peux m'en rappeler et ressentir cette même légère brise à la fenêtre de ma chambre pendant que je regardais mon père terminer le temple du feu.
J'ai toujours mes difficultés à agir comme bon me semble et ce feu en moi me blesse bien souvent. Néanmoins, il est toujours là. Je suis immensément reconnaissante envers Zelda qui m'a ouvert ce chemin dans ma vie, de mon enfance à aujourd'hui. Malgré tout, c'est toujours moi.
Voilà pourquoi j'aime autant les jeux vidéo. Et toi ?
A mes vingt-cinq ans, à mon insouciance, et à mon amour pour The Legend of Zelda,
- Melia
P.S : Un immense merci à Irène pour m'avoir beaucoup inspirée pour me relancer dans l'écriture
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