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ANIMATION - Little Witch Academia


ATTENTION : Cet article contient des spoilers mineurs sur l'anime ! Si connaître quelques détails ne vous dérange pas, libre à vous de lire ce qui suit !

Bonjour ou bonsoir à vous, chers lecteurs et lectrices ! Il est vrai que j’avais hurlé sur tous les toits que j’allais d’abord écrire sur le jeu vidéo pour le second article de ce blog, mais le destin (et ma rapidité à écrire, surtout) en a décidé autrement. Ne vous en faites pas, l’idée est toujours en cours mais vu que cet article sera certainement beaucoup plus long et travaillé, je préfère d’abord vous offrir celui-ci, plus rapide mais tout aussi important pour moi !

Si je devais commencer par une citation de ce dont je vais vous parler, ce serait inévitablement « Ta magie, c’est d’y croire ! » : une phrase qui résonne encore dans ma tête après avoir terminé de regarder cet anime. Aujourd’hui, je vais détailler ici mon impression à chaud afin de tous vous donner envie de plonger dans cet univers mignon mais aux idées assumées et bien réalisées. Comme vous l’avez bien deviné (ou pas, vu que c’est écrit dans le titre), nous allons cette fois nous pencher du côté de l’animation japonaise, plus particulièrement celle du studio TRIGGER (ayant notamment animé Kill la Kill) avec Little Witch Academia. D’abord sorti sous forme de court-métrage de vingt-six minutes en 2013 pour l’Anime Mirai, la licence a évoluée en 2015 en un long-métrage de cinquante-six minutes cette fois-ci. Ce n’est donc que deux ans plus tard que nous obtenons une série de vingt-cinq épisodes, découpées en deux saisons en Occident sur Netflix. Vous pouvez regarder tout ce contenu dessus, comme je l’ai fait ! Un merci spécial à ma sœur qui paie l’abonnement pendant que je squatte gratuitement et sans scrupule. Nous allons ici parler uniquement de la série anime et laisser de côté les films, que je vous conseille tout de même chaudement !


De quoi ça parle, ce truc de petites sorcières ?

Nous suivons l’aventure d’Atsuko Kagari, surnommée Akko, une jeune adolescente rêvant de suivre les traces de son idole et sorcière de spectacle Shiny Chariot. Contrairement à toutes les autres, Akko n’est pas issue d’une famille de sorcières et devra faire sa rentrée à l’école Luna Nova sous les yeux moqueurs et ébahis de toutes les autres élèves dont Diana Cavendish, la plus douée et admirée de l’établissement. Le jour-même, Akko fera la rencontre de Sucy et Lotte dans la forêt d’Arcturus où la baguette étincelante de Chariot fera appel à elle alors qu’un monstre les poursuit. Une destinée dont elle ne connaît pas l’existence l’attend, ainsi qu’un chemin rempli d’amitiés, de doutes, de difficultés d’apprentissage mais de détermination. Le professeur Ursula Callistis suivra Atsuko et ses camarades dans leurs périples, l’aidant secrètement à accomplir sa destinée depuis que cette mystérieuse baguette a choisi son nouvel hôte. L’anime est divisé en deux parties, chacune de 13 et 12 épisodes.



Si l’histoire semble simpliste et niaise, elle est pourtant creusée dans tout son potentiel afin de pouvoir nous offrir la possibilité de rapidement s’attacher à tous les personnages que l’anime nous présente. Chacun a au moins un épisode qui lui est dédié, dans des tons humoristiques comme celui d’Andrew Hanbridge, le seul des personnages principaux à être un garçon, mais aussi plus profonds comme celui de Sucy qui traite en premier lieu de ses sentiments enfouis, refoulés et de sa joie de découvrir ce qu’est d’avoir une personne qui compte à ses yeux. L’anime, sous ses thématiques un tantinet clichées et son fameux « pouvoir de l’amitié », arbore des sujets qui méritent d’être réfléchis et creusés au travers de certaines métaphores et surtout du développement d’Akko et toute sa troupe.


  • La confiance en soi et en autrui
Le thème de la confiance est le plus clair et explicite de toute la série, du premier épisode jusqu’au dernier. Si Shiny Chariot répétait sans cesse que notre magie, c’est d’y croire avant de disparaître des projecteurs, Akko continue de vivre sous ce mode de pensée au quotidien. C’est certainement la raison du pourquoi la baguette étincelante a décidé de la prendre pour hôte. Alors que ses amies sont souvent sceptiques quant à ses idées et ses ambitions, Akko demeure motivée et prête à tout pour faire sourire et aider les gens dès que l’occasion s’y présente. Malgré son talent très bas pour la magie, elle persévère sans sourciller, ce qui lui permet de s’améliorer au fur et à mesure de son parcours. Si elle est souvent comparée à Diana dû à leur écart de niveau extrême, celles-ci vivront tout de même une relation de rivalité contre leur gré à cause des deux idéaux qu’elles défendent chacune de leur côté.

La confiance est également représentée par le professeur Ursula et son lien avec Akko dépassant le professorat. Si elle lui cache de lourds secrets, Ursula continue cependant d’aider son élève de tout son cœur, allant jusqu’à la défendre coûte que coûte face à la directrice en prônant tous les efforts qu’elle donne pour suivre ses rêves. Elle se donne le rôle de la guider jusqu’au bout de son périple, même si elle peut parfois en oublier les véritables sentiments de son élève. Chaque personnage, souvent par le biais d’Akko, trouve sa confiance en soi et en ses capacités afin de pouvoir accomplir ce qu’elles cherchent : de la reconnaissance pour Amanda, une casse-cou frivole des acrobaties en balai,  ou encore la satisfaction d’un travail accompli pour la savante Constanze.


  • L’avenir
Mettant en scène des jeunes lycéens, les questions de leur futur et de leurs projets reviennent fréquemment, notamment chez les plus brillants d’entre eux : Diana et son ami d’enfance Andrew. L’une est promue à être le chef de sa famille autrefois brillante pour sa tradition magique et ses sorcières exemplaires, l’autre à la politique et le refus catégorique d’inclure à nouveau les sorcières dans la société moderne. Diana voudrait devenir une sorcière exemplaire afin de redorer le blason de celles-ci, de son école et de sa famille en déclin. Malgré son jeune âge, elle est vouée à une vie pleine de responsabilités et son avenir en lui-même peut tomber en lambeaux du jour au lendemain à cause de son rôle à jouer chez les Cavendish. Andrew, quant à lui, apprend à connaître le véritable potentiel des sorcières et l’injustice qu’elles vivent au quotidien : Elles sont perçues comme démodées et inutiles à l’Etat, n’offrant aucune source de travail utile à l’être humain. Celui-ci se voit tiraillé entre l’idéologie politique qu’on lui oblige à suivre et une réalité qu’il découvre en se liant d’amitié avec Akko.

Cette dernière est également l’espoir de tout cet avenir puisqu’elle n’est nourrie que par ses rêves de devenir comme Chariot et de faire des spectacles pour faire sourire les gens. Cette idée qui semble puérile pour Diana et Andrew va pourtant nourrir leurs doutes et les faire mûrir tous les deux. Les rêves d’Akko, eux, devront faire face à des aspects de la réalité que la jeune fille n’arrive pas forcément à percevoir dû à sa motivation et son regard quelque peu illusionné. Chacun se dirige vers une voie qui lui parait juste ou désirée, mais dont les questionnements sur sa pertinence bloquent le chemin.


  • Un message féministe
Oui, j’ose réellement amener un tel sujet dans la série animée qu’est Little Witch Academia. Cela peut paraître tiré par les cheveux mais, en y réfléchissant un peu, nous pouvons clairement identifier un élan féministe dans cette discrimination envers les sorcières. Cette thématique est même, selon moi, l’une des plus intéressantes. L’école en elle-même est mise en retrait, accessible uniquement par une certaine manière que seules les étudiantes et les professeurs peuvent utiliser librement : la Ligne Tellurique. Leur magie est limitée, dosée par une pierre au sommet d’une tour, et cette énergie se doit d’être répartie de la façon la plus équitable possible au sein de l’établissement (ce qui créera même un mouvement de grève par les elfes, demandant plus de magie). Toute utilisation de celle-ci en dehors de Luna Nova est proscrite non pas prioritairement par danger mais surtout parce que les sorcières sont vues d’un mauvais œil. De plus, l’école la plus prestigieuse du pays est exclusive aux hommes, l’école d’Appleton où Andrew y étudie. Une haine viscérale des sorcières y est développée par le directeur, son fils et la majorité des élèves, jusqu’à même devoir subir un procès si elles tentent de pénétrer les lieux. D’autres iront même jusqu’à désirer les torturer.

Si la haine ancienne des sorcières durant l’époque médiévale est utilisée comme inspiration, ayant souvent été chassées dans les histoires les plus connues de tous, cette haine particulière est avant tout nourrie par la qualification des femmes comme inférieures. Dans Little Witch Academia, les politiciens sont exclusivement des hommes, plutôt âgés – hormis Andrew (bien qu’il ne soit pas officiellement lancé dans sa carrière politique) qui lui est le seul à ouvrir les yeux sur la véritable situation des sorcières et à vouloir changer les mentalités. Shiny Chariot fut également rabaissée lors de sa carrière pour ne pas être assez intéressante ou divertissante jusqu’à devoir disparaître totalement des esprits afin de se protéger, éteignant l’engouement pour la magie sur son passage et isolant les sorcières. Les élèves de Luna Nova représentent cet élan d’espoir, de force et d’indépendance chez la femme et prouvent qu’elles peuvent être non seulement utiles mais appréciées, admirées et toutes aussi visibles que les hommes d’Appleton. C’est le cas d’Akko et ses rêves, Diana et sa force mais aussi tout Luna Nova qui s’impose au fur et à mesure des épisodes en annulant ses dettes qui n’étaient que sources d’arnaque pour profiter de leur système, en offrant un excellent festival annuel ou en sauvant un élève d’Appleton d’une armure de chevalier possédée sous les yeux de toute l’académie.



Tu en as pensé quoi, alors ?

Little Witch Academia est, à titre personnel, une franche réussite. J’ai apprécié chaque seconde de son histoire mais également de son animation dynamique et colorée, absolument délicieuse à regarder. Les deux Endings sont une belle preuve que Trigger a plus d’un tour dans son sac avec des dessins plus doux mais un jeu des couleurs et des formes réellement réussies ! Je donne également une mention spéciale pour le dernier épisode, d’une beauté qu’on ne peut nier. Certains traits de caractère des personnages peuvent peut-être en gêner certains par leur nature plutôt stéréotypée aux premiers abords, mais ce n’est qu’une apparence qui mérite d’être observée pour au final se trouver à aimer tout le monde et à adorer suivre leur histoire. Si, en plus de cela, vous aimez l’univers de la magie et de la sorcellerie, je ne peux que vous conseiller de faire comme moi et de lancer le premier épisode de ce pas. Cela faisait bien longtemps qu’un anime ne m’avait pas autant pris par les tripes, alors remercions Trigger pour cette perle et souhaitons obtenir une deuxième saison ! Pour ceux qui ont déjà regardé la série, je rappelle que le jeu Little Witch Academia : Chamber of Time sort le 15 mai 2018 sur PC et PS4 et que le manga devrait paraître en France dans quelques mois ! Merci de m’avoir lu une nouvelle fois, et à la prochaine pour encore plus de passion !


-        Melia
P.S : Cet anime a des influences yuri et j’adore, je ne suis même pas désolée

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